Attention SPOIL : Ne pas lire cette section si vous n'avez pas terminé cette histoire, je parle dans cet onglet de la fin et de mes intentions.
Jeune femme de 25 ans et anciennement adepte de la culture japonaise dans mon adolescence, j'ai découvert le phénomène SNK par pure distraction culturelle. Voici les raisons pour lesquelles cette histoire a vu le jour.
Explication n°1
Mon souhait d'écrire cette fiction, qui est la toute première, trouve son origine première de m'essayer à cet exercice difficile :
Transposer une oeuvre de science-fiction grand public dans un axe très intimiste, adulte et crédible. L'écriture doit alors propulser les personnages au-delà du support visuel fourni par Isayama ou la série animée ; d'où mon choix d'y agrémenter plusieurs visuels, photographiques ou dessins pour laisser au lecteur l'opportunité de sélectionner l'imaginaire qu'il préfère.
Explication n°2
Une histoire d'amour réelle . Je voulais donner à ces deux personnages une véritable histoire complète, avec un lent passage de la haine à l'attachement sincère et tout ce qu'une relation implique. Au delà des nombreuses fanfictions lues et très rapidement tournée sur la sexualité, je souhaitais leur trouver un aspect plus profond de compréhension : j'ai ainsi hésité à seulement écrire une histoire d'amitié très forte, tant le propos physique n'était pas une priorité.
Explication n°7
Une double lecture de l’œuvre. L’Attaque des Titans est un shônen classique, sur fond de guerre et de diversités ludiques des opposants. Cependant, l’auteur y a laissé bon nombre de références philosophiques, culturelles, sociales ou historiques pour les plus avisés des lecteurs. A différents niveaux : l’endoctrinement des jeunesses eldiennes dans le guetto de Mahr renvoie aux camps d’endoctrinement des jeunesses allemandes lors de la seconde guerre ou l’annihilation de l’histoire pour le contrôle idéologique et politique qui eut lieu à Paradis, comme dans les camps coréens-nord dans lesquels de nouvelles générations nées dans cet enfer se voit enseignées que la Terre se résume au royaume du suprême leader et à sa suprématie. Twistant les deux illustrations historiques, les coréens du nord faits prisonniers doivent laver le pêché de leurs ancêtres pour trahison au régime, exactement comme les eldiens prisonniers de Mahr qui espèrent devenir des citoyens honorables. On peut citer également le dilemme de l’euthanasie rencontré par Levi ou du sacrifice pour une idée chez les soldats du Bataillon d’Exploration.
Dans quelques interviews, Isayama a expliqué ses différentes influences dans l’écriture du shônen et je me souviens d’une de ses réflexions qui m’avais donné une plus grande mesure de ce que le manga signifiait pour lui ; accentuant davantage la profondeur de l’intrigue. Il expliquait que le combat des hommes contre les Titans était illustré dans son quotidien par cette forme de domination qui peut-être exercée sur les individus et contre laquelle il faut se battre : pression au travail, harcèlement, consumérisme incitatif etc. C’est là qu’une relation déjà conflictuelle entre deux individus que sont Levi Ackerman et Erwin Smith prenait toute son ampleur dans une optique de sentiments profonds ; qui plus est inscrit dans un contexte historique comme celui-ci . Il était facile d’y voir là un combat des plus difficiles que de vivre pleinement en tant qu’humain dans un climat de désolation, de soumission et de peur qu’instaurent les Titans.
Explication n°3
Une fin heureuse. Attachée à l'histoire personnelle de Levi , j'ai été comme de nombreux lecteurs très gênée de la mort d'Erwin, son seul soutien. L'écriture du manga se poursuivant toujours, j'ai voulu imposer un peu de bonheur dans toute cette désolation aha Il était aussi intéressant pour moi, d’un point de vue personnel, de donner une issue positive aux destins de deux hommes hantés par un passé et quelques cicatrices. Leur donner la possibilité d’aimer, c’est aussi une façon de signifier qu’une âme en peine, même traumatisée, peut trouver le salut chez une autre personne. L’amour est une question très épineuse pour les individus ayant vécus des choses très fortes comme ces protagonistes.
En revanche, je comprends totalement le choix d’Isayama concernant la décision de Levi. Pour les lecteurs subtils, il n’y a pas de plus grands sacrifices que de laisser partir quelqu’un qui nous est cher et la trame de fond psychologique de Levi était le fait de faire des choix et d’en formuler des regrets. C’était donc un magnifique pied de nez que de devoir accepter de laisser mourir l’unique personne qui lui dit un jour de ne jamais regretter les directions qu’il prenait. Je soupçonne le mangaka d’apprécier une forme de mélodrame sadique, mais le compte est là : pour tous les adeptes du eruri, il est évident qu’un tel sacrifice personnel de s’amputer ainsi d’une vie qui nous est précieuse, pour le bien-être de l’autre et sa libération, demande une pléthore de sentiments peut-être bien plus important que l’amour ou l’amitié eux-mêmes. Le chapitre où Erwin donne la seringue à Levi sans lui ordonner et avec cette mise en garde laissait déjà présager à ce stade ce qui allait suivre. Donc bien que malheureux, cette issue dans l’œuvre originale est en raccord et cohérente par rapport à leur relation depuis le début menée . Mais qu’importe, on veut du love, donc on ferme les yeux et on réinvente un happy ending J
Explication n°4
La dimension humaine. J’ai particulièrement apprécié l’angle psychique qu’emprunte ces hommes tout au long de l’œuvre originale, leurs souffrances endurées n’étant que d’origine humaine et totalement transposables à la vie réelle . Le premier a perdu sa mère suite à un accouchement et les difficultés financières engendrées ; le second a perdu son père par la main des hommes, par conflit politique. Les deux personnages portent donc malgré eux la responsabilité de la perte d’un de leurs parents et cette base de l’intrigue pourrait s’illustrer à elle seule sans le support de l’histoire SNK, dans un roman classique.
Cela donnait l’impression de visiter des zones d’ombres où la fiction n’était pas encore allée, comme privilégiant le combat Humains / Titans dans une large échelle au détriment des vécus respectifs. Avoir créé un espace pour de simples vies était donc une belle chose, agréable à faire.
Explication n°5
Une histoire passionnelle, sans genre. Bien qu’hétérosexuelle, et donc non impactée directement, j’ai toujours défendu la liberté d’aimer et exécré l’homophobie ou toutes autres formes de discriminations ( sociale, religieuse, physique etc ). Il était important pour moi de pouvoir écrire une histoire entre deux hommes sans qu’une seule fois la question de leur homosexualité ne soit posée comme une différence ou une information notable dans le récit. Je voulais que l’on puisse y lire des sentiments éprouvés par deux êtres humains, qui vivent une passion identique à deux personnes qui s’aime . C’est pourquoi les scènes physiques ne sont pas singulièrement explicites, la méthode pour s’y prendre ne déterminant pas l’intensité ou les dispositions de l’acte ; j’ai volontairement évincé cette information qui devrait, pour tous, ne rester qu’un détail technique. Et personnellement, les récits qui se transforment en cours de biologie, de gynéco ou d’uro…merci . Un bel érotisme est parfois bien plus pertinent
Explication n°6
La difficulté. Rendre leur attachement crédible avec leurs personnalités complexes respectives, jusqu’aux sentiments les plus exigeants était un terrain miné qu’il était intéressant d’explorer.
Note supplémentaire : Plusieurs écritures existent pour le nom de Livaï et il aurait été possible pour moi de l’écrire Levi comme la phonétique internationale mais souhaitant m’en démarquer, conserver l’écriture phonétiquement française était plus confortable. Cette fiction sera la seule que j’écrirai, c’est pourquoi j’en ai fait un site. Parce que la typo de fanfiction.net, non merci aha
Me transmettre vos impressions ou un commentaire ? Par ici ;)