Chapitre IV
Analepses / Basilic
Le lendemain soir après sa sortie de l’infirmerie, Livaï avait réintégré sa chambre individuelle. Il ne s’était pas présenté au dîner, ne souhaitant pas se mêler à nouveau aux recrues dans l’immédiat.
L’infirmière du matin lui avait détaillé la situation à son réveil et piqué dans sa fierté et intimité : il savait dorénavant que plusieurs d’entre eux dont il ignorait les visages l’avaient laissé gésir au sol en tenue d’Adam. Il était habitué à l’égoïsme mais, d’ordinaire, ce travers venait de truands sans éducation. Pour le reste, une certaine solidarité avait tout de même existé dans sa ville natale. Lentement, il assimilait l’idée qu’il en serait autrement en dehors des murs et qu’il devrait se tenir prêt à ne pas être secouru, bien qu’il eut toujours risqué sa vie pour ses camarades.
Cependant, à son arrivée aux douches vers vingt heures, il découvrit son équipe au complet attroupée sur les bancs de l’entrée. Perplexe, il les regardait, interdit. C’est alors que le plus enhardi d’entre eux se leva, et lui dit d’une voix qu’il désirait assurée, camouflant le léger chevrotement dans sa voix :
« Livaï ! Au nom de toute l’équipe, nous sommes désolés . Nous avons mal agi et avons encore à apprendre. Aucun d’entre nous n’aurait souhaité être mis à l’écart de la sorte, nous souhaitons que tu pardonnes à tous notre lâcheté . »
Et tous de concert se levèrent, refermant le poing sur leur poitrine. Une jeune fille blonde rajouta, déterminée : « Nous sommes une équipe ! ». Les regards étaient braqués sur le jeune Ackerman et ce dernier retenait la pulsion de tous les frapper en plein visage. Quelles manières impudiques, quel ton officieux ridicule … il ne s’y ferait jamais, c’est certain. Parcourant ces nombreux visages sincères, il soupira en se détournant pour entrer dans les douches avant de déclarer « Et donc, pour vous faire pardonner, vous vous proposez tous de me rejoindre à poil …? Tordus ! »
Tous comprirent que l’absence de violence verbale ou physique réelle signifiait l’aval de leur camarade autrefois redouté. Il faisait table rase. Soulagés, ils se mirent à rire en découvrant son humour particulier. Les hommes de son équipe le suivirent tandis que les femmes rejoignaient leurs propres cabines.
L’attention et le geste étaient symboliques et au fond de lui, Livaï leur en était reconnaissant. Devenir un monstre pour les Titans était son devoir, mais la perspective d’effrayer sincèrement ses coéquipiers le privait un peu plus de son humanité depuis la perte de ses deux amis. La douche collective fut bruyante, joyeuse et animée entre eux mais ils laissèrent Livaï garder ses distances habituelles. A leur sortie, tous se souhaitèrent une bonne nuit et ce dernier se prêta à la convenance. Bien que sobre et formel, ses camarades semblaient plus satisfaits que prévu.
En rejoignant sa chambre, il ne put s’empêcher de repenser à Furlan et Isabel. Ces jeunes gens des Murs étaient vraiment différents. Il avait presque un peu de pitié pour leur candeur, naïveté et innocence qu’ils devront tôt ou tard abandonner face aux pertes nombreuses qu’ils endureront ; comme ses amis et lui vécurent enfants, au plus bas de l’échelle de la société. Étaient-ils trop jeunes et immatures ou bien lui et ses défunts amis avaient-ils vraisemblablement vieillis trop vite ? Jamais encore il n’avait été confronté d’aussi près à cet écart de vécu et bien que les semaines coulaient lentement, plusieurs détails continuaient de le surprendre. Parmi eux, cette propension à tomber si vite dans le sommeil ou ce manque de vigilance au quotidien.
Dans les bas fonds, tout habitant avait développé un instinct de survie très aiguisé, à l’affût de toutes situations ou menaces ; il était rare de s’adonner au repos aussi facilement. Si ce n’était la fin ou la maladie qui tiraillait le corps, l’esprit lui, redoutait toujours le vice de son prochain. Poussé dans ses retranchements les plus extrêmes, le genre humain cédait à ses pulsions primaires sans qu’il ne soit vraiment possible de l’en condamner. C’est ainsi que Livaï avait adopté très jeune cette résilience émotionnelle et sensorielle, pour grandir tant bien que mal à travers cet environnement.
Se conformer à des règles et jouer le jeu de supporter l’autorité était le plus difficile. Les ailes de la liberté n’en avaient que le nom pour le moment. Mais en suivant l’obstination de cet homme, Erwin Smith, il sentait qu’il pouvait porter l’esprit de ses amis plus loin encore qu’ils ne l’auraient jamais souhaités. Au devant des espérances humaines, sur le front principal de leur lutte. Il avait saisi sans mal les subtilités manipulatrices de celui qu’il s’était juré tantôt d’assassiner et avait soupçonné dans son regard que lui-même avait conscience de sauver sa vie avant tout mais ses paroles avaient fait leur effet.
Fondamentalement, il avait raison. En le ramenant de justesse sur la terre ferme, il lui avait évité de sombrer dans une folie dévastatrice certaine et pour ça, il avait choisi en premier lieu de l’épargner. Ensuite, comme dans un accord tacite clair et sans ambiguïté, il s’était conclu dans l’échange entre les deux soldats que l’un servirait à l’autre et inversement.
C’est sur ces pensées qu’il se releva de son lit, la faim le guidant vers les cuisines. Vingt-trois heures, l’aile devait être vide et il pourrait subtiliser comme à son habitude quelques denrées pour patienter jusqu’au lendemain matin. En passant devant la baie vitrée qui longe la salle de restauration, il aperçut dehors, sur la terrasse principale, deux silhouettes qui fumait. Discret, il entreprit d’emporter trois petits pains restants dans les corbeilles du diner mais en remontant la pièce, l’une des silhouettes s’était détachée et entravait la sortie mal éclairée.
- Livaï repose ce pain rassis et assieds-toi. On doit parler.
Evidemment, comme si la journée n’avait pas été assez longue, il fallait qu’il tombe sur lui. Reconnaissant sa voix grave parmi toutes, il pestait devoir accepter d’être régi par des ordres et ne pas pouvoir l’envoyer promptement se faire voir. Une tête blonde dépassa de l’embrasure et laissa découvrir un Erwin bien différent de d’habitude. En tenue civile, il portait un jean beige et un simple t-shirt noir. Ses cheveux n’étaient plus rabattu sur le côté mais retombait, éparses, sur son visage. Livaï songea que son allure décontractée ressemblait à une imposture quand on avait déjà croisé l’homme, d’un tempérament dur, autoritaire et académique. Rebroussant chemin, le jeune homme tira une chaise au hasard des tables centrales et s’apprêtait à s’y vautrer avec le maximum de réticence perceptible mais son supérieur intervint « Non, pas là . Avance plus loin et ouvre la porte »
Les deux hommes se retrouvèrent dans les cuisines elles-mêmes, rutilantes et métalliques. Son aîné lui désigna le plan de travail au centre de celles-ci, lui tira un tabouret et l’invita à s’exécuter. C’est alors que sans un mot, Erwin commença à disposer sur le plan de travail d’en face plusieurs éléments de cuisine . Semblant bien connaitre les lieux, il revint d’une chambre froide avec plusieurs légumes, œufs et plantes aromatiques. Livaï, jusque là silencieux, perdit patience.
- Je suis crevé. C’est pas un cours de cuisine alors accouche.
- Hanji m’a communiqué tes examens. A partir de demain, tu auras un suivi médical régulier et des horaires d’entrainement aménagées. J’ai entendu que la cohésion du groupe allait mieux également, mais tu dois travailler ton sens de l’équipe sur le terrain. Les résultats des sessions sur ce point ne sont pas bons, c’est mauvais.
- T’es pas mon chef d’escouade, le coupa sèchement Livaï.
Erwin marqua une pause, abandonnant la découpe des aubergines fraîches qu’il tenait dans ses mains et plantant ses iris claires dans les prunelles de ce dernier.
- T’as pas encore saisi ..? Fais un effort. Ici c’est moi qui fais les règles et sous peu, je serai ton commandant. La hiérarchie actuelle l’a bien compris et les échelons ne sont qu’une formalité. Tu deviendras toi aussi chef d’escouade si je le décide. C’est la dernière fois que tu contestes mon autorité. Tu l’accepteras plus facilement quand tu comprendras que jouer les petits chefs, c’est pas ma vocation.
Il fit alors volte-face pour se laver les mains tandis que le brun fixait sa nuque. Silencieux, ce dernier assimilait plusieurs informations très rapidement. Son intégration d’ex-bandit acceptée, le manque de négociations évidentes de ses supérieurs à chacune de ses directives, son adhésion privilégiée aux instances militaires.. ses accès libres à toutes les enceintes. Son influence n’avait aucune commune mesure avec celle d’Hanji, feu Flagon ou les autres. Il n’avait donc pas été le seul à sentir cette vision particulière chez cet homme qui rassemblait les énergies de chacun. C’était un leader, naturel.
Un peu comme lui, qui l’était devenu par défaut dans les bas fonds ; mais à des fins bien plus honorables. Le silence s’installa et l’on entendait plus que les bruits de cisaille et de découpe qui martelait une planche en bois.
- Ce sera tout ? A demain.
- Non. Ouvre le placard sur ta gauche et installe la table.
- Je suis ta boniche en fait ? Tu peux pas grailler tout seul comme un grand ? siffla Livaï.
- C’est pas que pour moi. Tu te mets une assiette aussi.
Le concerné resta sans voix et se figea. La colère commençait sérieusement à monter.
- … Hey grand con. Je suivrais tes ordres sur le terrain, c’est noté. Mais j’ai pas besoin de nounou c’est clair ?
- Non. Mais t’as besoin de manger.
Livaï allait répliquer vertement lorsqu’Erwin redressa la tête en inspirant profondément et en le regardant droit dans les yeux, l’air très sérieux. Il leva doucement sa main droite à mi-hauteur, ferma lentement les yeux et expira. Cela signifiait « S’il te plait . Stop . Ne complique pas les choses ». Par cette communication gestuelle parallèle, Livaï comprenait qu’il lui demandait de baisser mutuellement les armes, entre hommes. Sans qu’il l’admette, il appréciait cette façon de faire. Cela lui rappelait Kenny et leurs conversations sourdes.
Il recevait aussi l’information selon laquelle Erwin avait compris son vrai tempérament mature, en dehors de ses démonstrations colériques, vulgaires et acides qui n’avaient pour principal but que de maintenir une distance permanente avec les autres et éviter toute invasion personnelle. Du même coup, il saisissait la même maturité présente chez son interlocuteur qui lui, devait recourir à un masque de fermeté et de raideur imperturbable, probablement pour les mêmes raisons. Dès ce moment, la relation entre les deux hommes prit un autre tournant. Ils savaient que l’un ne serait jamais invasif pour l’autre, que les plates-bandes ne seraient pas franchies. Le comportement de façade pouvait se reposer et les sujets essentiels pouvaient être traités, efficacement.
Renversant les légumes finement hachés dans une poêle, le chef d’escouade redressa la tête et observa Livaï devenu silencieux, disposant les couverts. Il fut frappé par son changement brutal d’expression et de comportement. Le message était passé mais avait du s’avérer salvateur. Il savait bien lui-même que se forcer de la sorte en toutes circonstances devenait véritablement épuisant dans les dernières heures de la journée. Les traits de son visage s’était radoucis, son regard s’était un peu éteint et les muscles de sa mâchoire et de son cou n’étaient plus tendus. Cela lui donnait un air si vide qu’il aurait presque pu être assimilé à de la tristesse. Lorsque Erwin dénouait sa chemise le soir en rentrant dans sa chambre, il se souvenait percevoir le même regard dans son miroir : celui de la lassitude. C’était finalement là l’expression habituelle de Livaï Ackerman.
Ainsi donc, ils avaient le même fonctionnement, en dépit de toutes leurs différences et mépris partagé. Lorsque les émotions prenaient place, l’un voyait sa fureur l’emporter tandis que l’autre était balayé d’une froideur mortifère et insensible. Il était important qu’ils l’aient compris à ce stade de leur collaboration car la suite ne dépendraient plus d’eux. Autant que les principaux instruments de l’orchestre s’accordent.
Rissolant dans une huile fine, les aliments renvoyaient leur vapeur au visage d’Erwin qui s’était retourné pour surveiller la cuisson. De ses deux bras relevés et appuyés sur la hotte fixée au-dessus de lui, il laissait sa tête penchée en avant au dessus du feu qui lui réchauffait le visage ; une cigarette grillant entre les doigts de sa main droite et qu’il ramenait à sa bouche de temps en temps.
Une odeur agréable atteignait Livaï. Celui-ci observait le cuisinier qui lui tournait le dos. Peu à peu, le regard qu’il lui portait évoluait et il comprenait que cette apparente décontraction qu’il avait jugée sur jouée quelques instants plus tôt était en fait réelle. Sans qu’il ne sache exactement pourquoi, Erwin n’était pas vraiment un fanatique militaire aveuglé par la discipline et le sens du devoir. Il notifiait ces mèches blondes désordonnées qui vadrouillait sur sa nuque épaisse, ses bras et mains rugueux, abîmés et cette clope négligemment roulée. Son t-shirt était froissé et son jean délavé par endroits. Cette apparence insupportablement impeccable de jeune premier n’était donc qu’une stratégie supplémentaire pour séduire son entourage politique et s’aligner avec les conventions.
Il avait été agréablement ( était-ce vraiment le mot adéquat ? Il en doutait encore ) surpris par sa façon de s’exprimer très simple et sans fioritures inutiles, débarrassée de ce ton présomptueux et officiel qu’il détestait tant. Les manières et autres sensibleries lui redressaient le poil et constituaient souvent le fond numéro un des railleries de la population souterraine à propos des citadins . Quand on évoluait dans la crasse, la peur et le manque, alors le superficiel et le soin des apparences n’avaient pas leur place . Avec cette carrure et personnalité, Erwin aurait même pu faire un excellent criminel par chez lui, ironisait maintenant Livaï. Il lui faisait soudain penser à ces espèces de dandys qui se gominaient les cheveux et brillaient leurs souliers pour s’immiscer innocemment chez les dames de la ville et leur soutirer leurs effets personnels une fois atterris dans leurs lits.
Si ce mec prenait la peine de séduire la capitale et ses sujets, qu’espérait-il y obtenir une fois atteinte ? Qui était-il ?
Les pensées du jeune homme s’interrompirent lorsque son aîné posa la poêle sur la table et commença à les servir. Ils mangèrent en silence, face à face, sans se regarder . Seuls les tintements des fourchettes contre les assiettes venaient perturber leur repas. C’était délicieux et Livaï comparait ses piètres capacités en la matière puis repensa à ces trois quignons durcis qu’il s’apprêtait à avaler d’ici demain.
Erwin quant à lui appréciait le même calme qu’il avait pu expérimenter en sa présence à l’infirmerie mais cette fois-ci, en le voyant éveillé. Ces cuisines étaient un de ces endroits préférés pour discuter avec Mike, pouvant à loisir s’étendre le long de ce grand plan de travail en bois. Il l’observa alors discrètement manger. Ses yeux rivés sur les petits légumes colorés, il affichait le même visage serein que la nuit dernière lorsqu’il ne se savait pas épié. Ce n’était pas le corps qu’il pensait avoir mal perçu en raccord à la personnalité mais tout l’inverse, comprit lentement Erwin. C’était sa personnalité profonde qu’il avait mal analysé. Livaï relevait désormais un morceau d’aromates jusqu’à ses narines puis le mordilla, le visage tourné sur le côté, en train de réfléchir .
« Du basilic » ne put-il s’empêcher de lui répondre. En face de lui, l’homme cessa sa mastication de brèves secondes pour le regarder puis acquiesça d’un rapide « Hmm. » avant de replonger son regard dans l’assiette. Ils allaient devoir s’habituer à cette nouvelle communication gestuelle dans laquelle chacun des deux excellait. Cependant, Erwin voulait amorcer le dialogue, maintenant que les hommes s’étaient enfin rencontrés, pour de vrai.
- C’est bon ?
En guise de réponse, Livaï le fixa et se resservit généreusement. La fin du dîner approchant, il persévéra, lui aussi confortablement réfugié dans son plat :
- Tu sautes souvent les rationnements. Pourquoi ?
De longues secondes semblaient condamnées à systématiquement s’écouler entre chacune de leurs interactions . L’interrogé passa une main derrière sa nuque, scrutant les marbrures du bois sous ses yeux.
- La bouffe variée . En quantité suffisante. À heure fixe. […] Pas encore l’habitude.
- Tu manges quoi ?
Livaï le questionna du regard en relevant un seul sourcil et fixant le plat entre eux. Erwin se reprit.
- .. Avant . Tu mangeais quoi ? Je veux dire, en bas.
Si il avait trébuché, c’est parce qu’il appréhendait de le questionner sur son passé, sachant qu’une limite existait mais ignorant où. Il prenait la température, prudemment. Et dans un même temps, il ne cautionnait pas son propre comportement. Pourquoi s’intéressait-il à lui ? Ce genre de questions était-il nécessaire pour servir ses propres intérêts et utiliser les performances du soldat ? Il devait reconnaître sa curiosité toujours croissante pour l’homme qui se trouvait derrière et n’appréciait pas d’y être sensible. Etait-ce de l’exotisme mal placé de sa part, de se renseigner sur un mode de vie si éloigné du sien ? Où était-il plutôt avare malgré lui d’informations concernant ce Livaï ? Il devait se recentrer sur ses objectifs et ne pas s’éparpiller ainsi. Mais une partie de lui, plus inconsciente, se détendait et lâchait prise en approchant une personne si différente de cet entourage ordinaire qu’il côtoyait depuis tant d’années.
- Des œufs.
Livaï le regardait, presque lui-même étonné de sa réponse. En y réfléchissant bien, c’est vrai qu’il ne s’était jamais posé la question car là-dessous, on mange ce qu’on y trouve. Il n’y a pas de cultures sans soleil et une eau insuffisante. Mais en mobilisant ses souvenirs, il réalisa que le plus récurrent était une consommation d’œufs que l’on trouvaient facilement en visitant les enclos de poules pendant que les propriétaires étaient occupés .
Erwin esquissa un sourire en coin .
- Décidemment…Un vrai renard hein ?
- […]
- Une expression… pour parler des voleurs. Le renard dans le poulailler, pour les œufs .. tu ne connais pas ?
Livaï percuta et comprit que son supérieur faisait allusion à la mission qui lui avait été confiée de lui voler des documents destinés à Daris Zackley ainsi qu’à sa tentative ce soir de rafler de la nourriture en cuisine.
- Donc je suis un renard, hm ?
- Si seulement. […] T’es bien pire.
Erwin se risquait à lancer des piques, attendant de voir si un début infime de complicité, même amère, pouvait naitre entre eux . Le regard de l’ancien bandit se planta dans le sien.
- […] Dans ce cas t’es la poule.
- Et le renard… ?
- Ces enfoirés de Titans.
- […] Alors toi t’es quoi ?
Livaï se leva pour débarrasser son assiette, la déposa dans l’évier puis se retourna, adossé contre son rebord.
- Le serpent.
Il marqua une pause avant de se diriger vers le chef d’escouade pour récupérer la vaisselle restante avant de finir, à quelques centimètres de son visage, les yeux toujours perçants :
- J’vous crève tous les deux.
Erwin émit un soupir amusé, observant l’homme retourner à l’évier. Ce regard provocateur lui allait bien. Sans échanger davantage de paroles avant de se quitter, les deux hommes avaient finalement fait connaissance ce soir là.
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GALERIE DU CHAPITRE
La chambre de Livaï, souvenir du 17 juillet, la cuisine, le dandy, qui est-il ? , dernier regard...